The Woods de Lucky McKee.

Une mise en scène sublime dotée d’une photographie travaillée à la perfection, une interprétation sans faille et une partition musicale s’accordant parfaitement à l’ensemble, The Woods est une film techniquement parfait, dont l’atmosphère inquiétante et mystérieuse demeure envoûtante jusqu'à la fin du récit.
L’approche très classique de McKee, prenant exemple sur ses illustres modèles, Dario Argento en tête, risque par contre de ne pas surprendre grand monde, ce qui n’est part ailleurs pas un défaut, loin de là. Il parvient, malgré le calme apparent qui règne sur ce pensionnat, à nous maintenir en haleine jusqu’au 20 dernières minutes, qui par contre s’avèrent êtres assez décevantes. Les relations ambiguës tissées par les héroïnes sont d’une grande justesse, propres à la manière dont le réalisateur est capable de les transposer à l’écran et qu’il approfondira un peu plus avec sa participation à l’anthologie Masters of Horror et son épisode Sick Girl, mettant en scènes les superbes Angella Betis et Mysti Mundae. Ici aussi, les actrices s’en sortent de très belle manière, que se soit la fascinante Agnes Bruckner et sa chevelure d’un roux automnal, Patricia Clarkson et sa prestation dans un rôle plus qu’intrigant, ou encore la sublime et timorée Lauren Birkell qui je l’espère sera plus présente sur nos écrans à l’avenir.
On songe bien évidement à Suspiria ou encore Phenomena durant la séance, mais aussi à des univers plus oniriques, comme celui de La compagnie des Loups de Neil Jordan, qui sont autant de références auxquelles McKee rend un bel hommage. Il est par contre dommage que le film et son approche assez différente du mythe des sorcières ne se permette pas d’aller jusqu’au bout de ses explications, à cause entre autre d’un montage un peu charcuté avant sa distribution, ce qui nui à l’ensemble sans pour autant en ôter le charme.
Après le magnifique et féerique May, Lucky McKee nous livre ici une œuvre touchante et envoûtante, parsemée de quelques défauts pardonnables qui font qu’il ne nous reste plus qu’a attendre son prochain film avec une certaine impatience.

Carcharoth